25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 18:33


Chers adhérents,


DSC 0471Nous vous proposons de finaliser en 2012 notre projet de voyage culturel en Grèce, bâti autour des plus beaux sites et des grandes activités de l'Antiquité au Moyen-Age :

   - le programme : - Athènes : Acropole et musée Bénaki ( le siècle de Périclès )DSC 0437
                               - Delphes ( la divination ; l'art )delphes.JPG
                               - Ossios Loukas ( la religion orthodoxe )
                               - Olympie ( le sport )
                               - Mystra ( la culture byzantine )
                           DSC_0550.JPG    - Epidaure ( la médecine ; le théâtre )
                               - Mycènes ( la tragédie )
           Les quelques photos jointes vous présentent certains de ces sites
   - les dates : 2 périodes ont été retenues pour l'optimisation de ce voyage ( climat agréable, moindre affluence sur les sites )DSC 0575
                               - 1ère quinzaine de mai
                               - mois de septembre
                  DSC_0540.JPG  La durée du séjour est de 8 jours et 7 nuits

   - les conditions : être entre 25 et 30 participants
   Le prix, situé autour de 1100 €, comprend le voyage en avion, les déplacements en bus grand tourisme, la pension complète ( hôtel et restaurant ), les services d'un guide francophone, les entrées sur les sites st dans les musées, les assurances assistance, bagages et rapatriement.
  Le réglement du séjour s'effectuera en 3 versements ( carte bancaire autorisée )
   L'U.P.T.C. y apportera sa touche personnelle : une réunion de préparation sera proposée aux adhérents inscrits, avec projection de documents et remise d'une brochure culturelle détaillée.
  Elle sera animée par André DUPREZ, responsable du projet ( 21 séjours en Grèce )

  Si vous souhaitez vous joindre à nous, faites-le nous savoir sans tarder en indiquant au responsable la période que vous choisissez

 Coordonnées d'André DUPREZ : ama.duprez@free.fr



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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 13:06

Samedi 21 mai 2011 à 17h30

 

Par Bernadette MOUSSY

Historienne des institutions de la petite enfance. 

 


UNE HISTOIRE DE L’EDUCATION

« De l’éducation traditionnelle aux pédagogies modernes »

 

 classe.jpg

« Maitres zélés soyez simples, modestes, retenus » nous dit J.J Rousseau dans son ouvrage « l’Emile ou de l’éducation » écrit en 1762.

 

- J’espère être simple,

 

-Je ne peux qu’être modeste

Devant ce sujet, qui fait partie de la belle histoire de l’humanité, histoire laborieuse, complexe et dont l’origine est un geste généreux de retransmission.

 

-Je ne peux qu’être modeste devant vous qui savez bien ce qu’est l’éducation, vous avez tous été éduqués, vous en avez été l’objet, …vous êtes parents, grands parents…Il y a un certain nombre de personnes parmi vous qui sont ou on été enseignants.

N’importe comment, tous ici vous avez cherché à transmettre une idée, un désir, une information…

 

-« Soyez retenus » : j’ai du faire un choix lorsque j’ai préparé ma conférence puisque d’habitude je traite ce sujet en quelques dizaine d’heures. Alors j’ai cherché ce qui me paraissait intéressant de partager avec vous, non pas de façon chronologique car ce serait trop long, mais à vous présenter les caractéristiques de cette histoire.

 

L’histoire de l’éducation est une longue quête…

 

C’est la raison du titre : UNE histoire de l’éducation.

 

Les termes 

 

Une mise au point sur les termes :

Eduquer vient d’educere qui signifie  « sortir de », sortir d’un stade pour en acquérir un autre. Aussi de « educare » qui signifie « prendre soin ».

Si on omet une des dimensions cela risque de provoquer de regrettables conséquences

Eduquer est « acter », agir. C’est pragmatique.

 

Pédagogie.

La pédagogie est l’outil de l’éducation. « L’art ou la science de l’éducation » suivant les époques et les dictionnaires. La pédagogie est l’objet d’une théorie. Ce terme est employé souvent pour l’enseignement.

 

Ces deux termes sont souvent confondus.

Je ne m’attarde pas plus longtemps, ce sujet pourrait faire l’objet d’une conférence, pour… se terminer par des interrogations.

 

Quand débute l'histoire de l'éducation?

A partir du moment où les Hommes ont découvert la notion du temps, qu’ils ont réalisé qu’après leur mort la vie continue et qu’il est souhaitable de laisser une trace.

 

« La nature mortelle cherche toujours autant qu’elle le peut la perpétuité et l’immortalité [1] 

 

C’est le désir de pérennité, ce désir existentiel intrinsèque à toute société car c’est sur lui que s’appuie sa survie matérielle et spirituelle.

 

Que désire retransmettre une société ?

-ses techniques de survie, 

-ses règles de vie en commun, de vie sociale, 

-sa façon d’interpréter le monde. Ses réponses sur le sens de l’existence. Ce sont les valeurs.

 

L’EDUCATION TRADITIONNELLE 

 

Elle commence dans la nuit des temps et continue jusqu’à la Renaissance. Certaines de ses composantes existent encore.

 

Nous voici dans une grotte préhistorique, avec ses peintures rupestres. Nous voici devant un mystère…

Toute connaissance demande de la part de celui qui veut l’acquérir une démarche particulière, un effort.

Il faut la mériter.

 

"...Tradition dit transmission d'éléments vivants préalablement reçus et séculairement élaborés à l'intérieur d'un milieu ethnique...

C’est une chose vivante puisqu'elle s'élabore à même la vie"

Marcel Jousse

 

La société traditionnelle dure grâce à la stabilité des rapports. Chacun sa place, tous sont éduqués mais suivant le lieu social où il est né.

 

La transmission est orale, vivante, corporelle, émotionnelle. Celui qui  transmet après l’avoir conservé dans sa mémoire l’adapte à son public.

Faite pour la communauté.

Importance de la voix, du corps, du balancement, de la marche…Dans cette transmission orale le rythme est très important. Le rythme des phrases est lié à la respiration porteuse.

Le balancement est le support de la mémorisation

On retient le texte avant de le comprendre.

On a lu tout haut jusqu’au 16e siècle, quelque fois en marchant.

 

Quels sont les supports de transmission ?

 

Les légendes

Les chants traditionnels

jeux moyen ageLes contes où il est souvent question d’un départ et d’un retour entre temps un voyage plein d’embuchent qui ressemble à des rites d’initiation !

Les mythes

Les chansons de  geste qui retransmettent  les hauts faits du passé

Les poèmes héroïques

Les généalogies

Les proverbes 

Les jeux,

 

Les danses traditionnelles

Les fêtes, qui marquent le rythme de la vie. Mais aussi la relation avec le cosmos.fetes-m-a.jpg


Les cérémonies sacrées,

Les spectacles,

Les pantomimes,

Les énigmes.

 

Qui retransmet la tradition ?

Les parents, les grands-parents, les conteurs... durant les veillées ou les assemblées.

Chez les gaulois ce sont les bardes qui sont chargés de la transmission de la généalogie.

 

Les rites

 

A la naissance, l’enfant sort de la nature pour entrer dans la culture. Il y  des rites pour le sevrage, pour la marche…[2]

Mais aussi pour la mise du premier pantalon :

"Ma grande affaire est ma promotion de petit homme. Il y a déjà quelques mois qu'on me promet de me mettre en pantalon. J'avoue que je trouve le temps long et que je n'arrête pas de revendiquer parfois avec

des larmes...il nous faut satisfaire à un rite de passage qui ne nous laisse pas de nous inquiéter un peu, comment nous y prendrons nous avec ces boutons et ces bretelles, et il ne sera plus question de demander secours à la mère...Il ne reste plus qu’à convier la proche parenté à la fête du pantalonnage. Ils sont dix ou douze autour de la table...quand, ma tante Lisette qui m'a soigneusement paré dans l'autre pièce, m'amène devant eux dans toute ma gloire et souriant courageusement malgré une bretelle qui tourne. On m'appelle "jeune homme"... Me voila anxieux et fier à la fois".

Texte de Pierre Jakez Helias:[3]

 



 

Mais

 

nmaitresseD’un coté l’adulte veut transmettre ecolier
nDe l’autre coté l’enfant ne peut tout recevoir,  il est occupé à grandir… 

Une des problèmatique de l'éducation est là!

 

 

 

PEDAGOGIES MODERNES

C’est le 16e siècle, c’est l’humanisme qui va influencer le regard sur l’enfant, le sens de l’éducation et la pédagogie, mais aussi une notion de liberté qu’il va savoir gérer.

La place du protestantisme dans l’éducation sera aussi très importante. Non seulement en tant que minorité mais aussi parce que la relation avec Dieu est individuelle.

 

De quoi s’agit-il ?

Apprentissages scolaires pour tous,

L’importance de la relation maternelle et de la petite enfance dans le développement du jeune enfant,

L’importance du développement sensoriel, et l’expérience dans l’apprentissage,

Le jeu est essentiel,

Et surtout : l’enfant comme une graine possède en lui toutes les facultés pour se développer par lui-même. (J.A. Komenski 1592-1670). L’enfant est acteur dans son développement.

 

Interférences dans l’histoire de l’éducation
  • Des religions
  • Des philosophiesrepub.jpeg
  • De la politique
  • De l’organisation de la société 
  • Des sciences et techniques
  • De l’économie
  • Des évènements historiques 

 


LES PEDAGOGUES. 

 "C'est un devoir pour le maitre d'étudier ses élèves,
de connaitre leurs talents,
leurs qualités intellectuelles,
afin de les diriger plus surement dans le choix d'une vocation.
Il faut éviter le surmenage et verser la science goutte à goutte.
Chaque enfant sera traité selon son caractère et tous avec une grande bonté...Les châtiments corporels seront rigoureusement bannis de l'école
Faites jouer les enfants; le moment du jeu est très favorable pour les observer et les connaitre."

Quintilien, 1er siècle de notre ère

 

 

Etymologiquement Le mot pédagogue (en grec paidagôyos) vient de pais, «enfant», et agâgê, « direction, conduite ». En grec paidagogos signifie conduire l'enfant, le mettre dans la bonne direction.

 

Dans l’Antiquité, chez les Grecs et plus tard chez les Romains, la fonction du pédagogue était de conduire l'enfant à l'école et de le ramener. En même temps qu’il porte le bagage de l’enfant, il est chargé de lui faire répéter la leçon sur le trajet, de veiller sur sa tenue. Il s’occupe de son éducation morale. Il peut y avoir plusieurs enfants à mener, et comme chez les Romains les esclaves pédagogues étaient des Grecs cultivés, leur rôle a pris la dimension d’enseignant. On leur a confié aussi l’éducation élémentaire et les apprentissages de base des enfants de la famille.

Son office cessait quand l'enfant entrait dans l'adolescence. Plus tard le mot pédagogue sera pris dans le sens général d'éducateur, et c'est en cette acception qu'il a été emprunté par les Romains. Déjà chez Platon paidagôgia est pris au sens d'éducation...

 

druide-copie-1.jpgDans le monde gallo-romain il y a deux fonctions :

-Le pédagogue, chargé de la formation de la personnalité de l’enfant, de l’accompagner dans sa croissance, de développer ses qualités de cœur et son intelligence. Il donne une formation humaniste.

-L’enseignant, qui donne le savoir. Chargé de la culture de l’enfant. Il enseigne la géométrie, les mathématiques... Cet enseignement se donne à l’école.

 

Au Moyen âge le pédagogue a la charge de plusieurs enfants en internat dans les collèges. Plus tard, on donna spécialement le nom de pédagogues à des maîtres qui, sans faire des lectures publiques des textes de base, tiennent des chambres a louage; on les nomme pédagogues, parce qu'ils ont la charge et le gouvernement de quelques enfants de maison. (C’est-à-dire en Internat).

 

Par la suite, nous passons du rôle de l’éducateur à celui d’enseignant

 

Sous la Renaissance Le pédagogue prendra le nom de conducteur et/ou de précepteur, montaigneMontaigne 1533-1592  en exprime les qualités: "Choisir un bon conducteur qui ait la tête bien faite plus que bien pleine...qu'il sache lui faire goûter les choses, les choisir et les discerner, quelquefois lui ouvrant le chemin quelquefois lui laissant ouvrir. Qu'il juge du profit qu'il aura fait non le témoignage de sa mémoire, mais de sa vie...

Ne loge rien dans sa tête par simple autorité et crédit. Qu'on lui propose une diversité de jugement...il choisira s'il peut.

Que le précepteur n'apprenne pas les dates mais plutôt le pourquoi des évènements. »

 Au 18e siècle Jean Jacques Rousseau (1712-1778), qui emploie le terme de « maître» jjrousseaudéclare de suite dans « L’Emile ou de l’éducation : « Commencez donc par mieux étudier vos élèves ». Ce qui a donné naissance à la psychologie de l’enfant au début du 20e siècle.

Certains auteurs formulent des idées éducatives, d’autres élaborent en plus une méthode, à la suite de quoi, d’autres encore créent un matériel pédagogiqueMaria Montessori (1870-1952) nous dit : « C’est par la main que se forme l’esprit » Maria Montessoriaprès avoir élaboré son matériel sensoriel.

 


 

Peu, bien, au bon moment…

Pour bien ajuster son savoir à son élève, l’éducateur-pédagogue le regarde, l’écoute, essaie de le connaitre.

Ce que lui révèlera son élève qui se montrera tel qu’il est, en confiance, permettra à l’enseignant de lui apporter ce qu’il peut recevoir.

 

Que devient l’enseignement ?

Un éducateur-pédagogue agit, il ne saura jamais vraiment le résultat réel de ce qu’il aura provoqué. Comment connaitre vraiment l’effet, la durée, le cheminement de ce qu’il aura réellement appris à son élève ? C’est un métier où l’aléatoire est là dans son identité même. Cela explique la demande de « modestie » de Rousseau.

   

Le pédagogue et sa méthode

Et non « la » méthode. Ce qui sous entend qu’il l’a choisie, se l’est appropriée, digérée. Qu'il l’a mise au point en fonction de ce qu'il a appris et en fonction de ses observations ! Il l’a expérimentée et surtout il s’en sert comme un outil au service de son enseignement et de l’enfant. Il joue avec elle mais ne la suit pas à la lettre.


   

   Quoiqu’il en soit ces éducateurs- pédagogues sont des bâtisseurs de paix, ce sont des témoins du bien possible. Même s’ils se sont manifestés il y a des centaines d’années leur connaissance de l’âme humaine et surtout leur participation à l’évolution de l’humanité font que leurs appels sont toujours d’actualité.

 

 

 

Pour terminer… 

 


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h2473_b-Deux-jeunes-filles-lisant-Affiches.jpg

 

 

 

  

 

 

 

Bibliographie et webographie:

  • Histoire de l’éducation et de l’enseignement en France 4 tomes Librairie Française et réédité en livre de poche (À la bibliothèque de Chantilly)

 Education traditionnelle

  • Pierre Jakez Elias « Le cheval d’orgueil », livre de poche,
  • Françoise Loux « Le jeune enfant et son corps dans la médecine traditionnelle » édition Flammarion, 1978 

http://www.silapedagogie.fr

 




[1] Platon, « Le Banquet »» Dialogue entre Diotime et Socrate, page 68, Flammarion

[2] F. LOUX « le jeune enfant et la société traditionnelle », édition Flammarion, 1978

[3] P.J. Hélias, « le cheval d’orgueil » Plon, 1976, réédité en Livre de poche

 

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 13:17

Samedi 9 avril 2011 à 17h30

 

Par Daniel MARTIN, 

Commissaire divisionnaire. 

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19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 14:29

Samedi 19 mars 2011 à 17h30

 

Par André PELTRE, 

Diplomé de l'IAE de l'Université de Paris.

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12 février 2011 6 12 /02 /février /2011 14:33

Samedi 12 février 2011 à 17h30

 

Par André DUPREZ et Philippe PAPET,

Professeurs agrégés de Lettres classiques de d'Histoire.

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22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 14:37

Samedi 22 janvier 2011 à 17h30

 

Par Jean-Pierre HAIGNERE,

Pilote d'essai, spationaute.

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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 14:39

Samedi 4 décembre 2010 à 17h30

 

Par Brahim ZEROUKI, 

Historien, calligraphe, diplômé de l'école des Beaux Arts.

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13 novembre 2010 6 13 /11 /novembre /2010 14:44

Samedi 13 novembre 2010 à 17h30

 

Par Mme le lieutenant-colonel Annick JACQUART. 

 

EVA

            

 Extraits de la Conférence donnée à l’U.P.T.C. 

   

                Dès la préhistoire, tout en maîtrisant le feu, leur peur, et donc en créant des clans, les Hommes ont observé le mouvement des astres dans le ciel, nourrissant ainsi leur esprit et leur corps.

            Observer le ciel reste donc un des premiers réflexes de l’Homme depuis l’Antiquité.ciel lascaux

            Ainsi toutes les civilisations anciennes, de la Chine à l’Amérique précolombienne, des Indes à l’Europe occidentale, ou encore de la Mésopotamie aux empires arabes et africains, ont cherché à déchiffrer le sens que pouvaient donner, à la vie des hommes, les phénomènes célestes.

            L’Homme, être conquérant, poussé par son esprit de découverte et de domination (et par la pression démographique qu’il engendre) a donc tendance à occuper le maximum d’espace disponible pour s’implanter sur terre - quitte à se risquer dans un milieu nouveau et inhospitalier…..mais la Terre saura-t-elle nourrir tous ces humains ?

 

 

         navigateur_instruments-copie-1.jpg Si les peuples polynésiens naviguaient à l’œil nu grâce aux étoiles, de multiples facteurs ont favorisé cette conquête des mers et des océans :

- les premières puissances maritimes de l’antiquité

- les puissances coloniales, du XVème au XXème siècle, ont pour leur part cherché à développer la navigation astronomique

- enfin, les puissances militaires de toutes les époques y trouvèrent un instrument au service de leurs ambitions.

            L’accès à la mer apporte l’ouverture sur le monde dans toute sa diversité.

            Après avoir apprivoisé le feu, après avoir voyagé jusqu’aux confins de la terre, après avoir vogué sur toutes les mers, l’Homme s’est senti invité par l’air, quatrième élément de ses conquêtes : invité à s’élever.

            Le rêve d’Icare, la machine volante ou la vis aérienne de Léonard de Vinci sont peut-être les manifestations les plus anciennes de cette volonté de s’élever encore plus haut. Car depuis longtemps, l’Homme sait que, pour voir loin, il est avantageux de prendre de la hauteur.

 

      rozier-arlande-rep-centrafric-gif.gif          Les connaissances techniques ont  permis de développer des solutions :

- Les ballons à air chaud au XVIIIème siècle,  grâce à la connaissance des propriétés des gaz.

- Au XIXème siècle, les ballons captifs ou les dirigeablesqui donnaient à un observateur la possibilité de voir loin.

- Après la bataille du plus léger que l’air, celle du plus lourd que l’air : au début du XXème siècle avec Clément Ader, puis les Frères Wright et Blériot,  et enfin les aviateurs durant la 1er guerre mondiale.

- La 2ème Guerre mondiale mettra en valeur l’impérieuse nécessité de la maitrise des airs.

           

             Ainsi l’Homme, dans sa quête de découvertes, s’est donné les moyens d’aller toujours plus vite, toujours plus haut, toujours plus loin. Fasciné depuis toujours par l’immensité spatiale. Atteindre les étoiles devenait alors une obsession. Qu’on se rappelleCyrano de Bergerac, Jules Verne, Casimir Coquilhat… Mais c’est surtout en 1914 qu’émergent les prémices de l’astronautique, avec le Russe Constantin Tsiolkovski(1857-1935).

            hermannOberth TeamAmerica19550707Ces visionnaires influenceront Robert Esnault Pelterie, Robert Goddard, Hermann Oberth, Werner Von Braun. Mais c’est le lancement d’une R7-Semiorkia, le 4 octobre 1957, et la mise sur orbite du satellite soviétique Spoutnik 1 (compagnon), mis au point par Sergei Korolev et son équipe, qui marquent le début de la conquête spatiale à proprement parler.

 

  Dans le contexte de la guerre froide, les politiques et militaires soviétiques poursuivent un double objectif : la volonté d’aller dans l’Espace va de pair avec la maitrise croissante dunucléaire qui caractérise alors les relations internationales.

 

            Le 1er février 1958, trois mois après le lancement de Spoutnik et l’envoi de la chienne Laïka, les militaires américains - qui ont récupéré et développé la technologie de Von Braunet de son missile V2 - lancent leur premier satellite, Explorer 1. Rapidement, le président Eisenhower préfère que le programme spatial ne soit plus sous contrôle militaire, ce qui débouche, le 1er octobre 1958, sur la création de la  N.A.S.A..

            En 1961, tout s’accélère. Le 31 janvier, les Américains réussissent pour la première fois à faire revenir vivant le singe Ham d’un voyage spatial. Les Soviétiques réussissent un coup, le 12 avril, en envoyant leur cosmonaute, Youri Gagarine, faire un premier vol orbitald’1 h 40 durant lequel il fait une fois le tour de la Terre. yuriGagarine_Korolev.jpg

Les Américains envoient alors Alan Shepard, le 5 mai, faire un vol suborbital.

            Le 25 mai, le président américain John Fitzgerald Kennedy annonce, lors d’un discours devenu historique : « Notre pays doit se vouer tout entier à cette entreprise : faireatterrir un homme sur la Lune avant la fin de la présente décennie et le ramener sain et sauf sur la Terre. »

 

 

      Apollo11.jpgLe véritable évènement se produit le 21 juillet 1969quand la mission Apollo 11, réalisée par Neil Armstrong, Michael Collins et Buzz Aldrin,permet à deux hommes de marcher sur la Lune et de ramener sur Terre les premiers échantillons de sol lunaire.  

            En France, sous l’impulsion du Général de Gaulle qui souhaite mettre en œuvre une stratégie spatiale française et s’affranchir de la suprématie américaine, est finalement créé 1er mars 1962 le C.N.E.S. Le 26 novembre 1965, la France, avec sa fusée Diamant-A, devient la troisième nation au monde à posséder un lanceur capable de mettre sur orbite avec succès un satellite, Astérix.asterix_france.jpg

 

            Le 31 mai 1975, l’ESA est créée pour redonner un nouvel élan au projet spatial européen après les 7 échecs de la fusée européenne Europa. Le premier décollage d’une fusée du programme Ariane a lieu le 24 décembre 1979depuis la base de Kourou en Guyane française. Aujourd’hui, après les versions 1, 2, 3 et 4, Ariane 5 est devenu le fer de lance de l’Europe…. Cette gamme de lanceurs sera complétée courant 2011, au Centre spatial de Kourou, par le lanceur Soyouz, et le petit lanceur Véga (1.5t).

            En 50 ans, l'espace est devenu le théâtre de formidables prouesses technologiques. Véritables anges gardiens de l'espace, les satellites ont révolutionné notre vision de la planète. 

            Mais il y a 40 ans, le risque d’une exploitation belliqueuse, avec la mise en place d’armes nucléaires ou de destruction massive, a fait l’objet d’un traité relatif au contrôle de la militarisation de l’espace. Plus que la guerre de Malouines en 1982, la guerre du Golfe en 1991 faisait entrer définitivement l’espace dans le quotidien des soldats.

            De nouveaux débats ont mis en évidence l’importance de ce milieu pour le recueil et l’exploitation de l’information, denrée stratégique de plus en plus décisive. L’espace est désormais un lieu particulier dont un État peut profiter pour développer son économie, agrandir son prestige et bien sûr affermir sa puissance.

            Aussi, pour assurer sa sécurité et ses responsabilités internationales, la France doit disposer de capacités d’anticipation, d’évaluation des crises et de conduite des opérations, et donc maîtriser le milieu spatial. L’utilité de l’espace pour la Défense et la Sécurité n’est plus contestée.

        

Pourquoi aller dans l’Espace ?

   

         Au service de la Terre, il est devenu un pilier de notre civilisation (connaissances et applications). L'espace dépasse les frontières nationales, linguistiques et culturelles. 

            GPS_galieo_navigateur.jpgLa banalisation des satellites detélécommunications s’est généralisée, vous les utilisez déjà tous. L’emploi de récepteursGPS ou Glonass pour accéder à des informations précises de positionnement et de temps (synchronisation des réseaux) se généralise dans le monde, civil comme militaire. Demain (vers 2014) le système européen Galileo fournira aux États membres de l’UE des capacités en matière de sécurité et de défense similaire au GPS. 

            Ainsi, comme l’ont fait l’électricité, le pétrole ou l’atome, l’espace s’introduit dans le quotidien sans qu’on s’en rende compte

             Les satellites nous font découvrir un jardin planétaire en pleine ébullition avec des océans qui enflent, des déserts qui progressent, des mégapoles qui envahissent tout, des forêts qui partent en fumée, des continents qui craquent, des glaces qui fondent, des cyclones qui s'affolent, des oasis qui se gorgent de sel….

            En scrutant la Terre depuis l’espace, nous prenons petit à petit conscience de saglobalité, mais aussi de sa fragilité et des « empreintes » que l‘activité humaine lui fait subir. 

            L’observation satellitaire permet de mieux décrire les processus physiques complexes, en étudiant les nuages et les aérosols. Elle constitue un outil inégalé desurveillance des évolutions climatiques réelles (anomalies de températures, augmentations du niveau des mers et océans). Autant de stéthoscopes géants pour les scientifiques qui se penchent au chevet de notre planète malade.

            Enfin, la recherche spatiale a permis d'importantes percées technologiques telles que les téléphones portables, l’IRM, le cœur artificiel, la chirurgie Laser, la télémédecine, les transports, la sécurité publique, des biens de consommation allant de la couverture de survie aux lunettes de ski, les ressources environnementales et  l'information (télé-enseignement).

            Omniprésent et imprégné dans le tissu de nos vies, l’Espace est devenu quasi invisible.

                Pourtant, jusqu’à présent les activités spatiales elles mêmes ne se relèvent guère dudéveloppement durable. Un demi-siècle d’exploration spatiale a généré une pollutionconsidérable et les scientifiques se posent sérieusement le problème de la gestion des dizaines de millions de déchets spatiaux en orbite autour de la terre. 

            L’avenir des activités spatiales en orbite en dépend. C’est pourquoi la surveillance des activités spatiales devient prépondérante.  

 

         heliosismologie_nasa.jpgRegards vers le cosmos

 

            Premier visible, notre « jardin cosmique » : le système solaire où explosent les découvertes. Le soleil et son cortège de corps célestes ont vu le jour il y a plus de 4.5 milliards d’années. Tout a commencé par la condensation, la compaction d’un gigantesquenuage de gaz et de poussières. L’onde de choc d’une supernova a pu déclencher la formation du système solaire; il s’est créé une sorte de grumeaux de matières plus denses. Ces zones plus concentrées ont commencé à se resserrer de plus en plus. 

            Sous l’effet de la gravitation, le rapprochement s’est poursuivi et l’échauffement a fini par être tel que des réactions de fusion thermonucléaires se sont déclenchées. Le nuage, entourant le jeune astre, s’est aplati pour former un disque.

            Arrivé à une taille critique, chaque corps  commence à avoir sa gravité propre. Cette phase (qui correspond au bombardement des planètes par les météores) s’est poursuivie pendant 700 millions d’années. Progressivement, le système solaire s’est vidé de ses astéroïdes et de son gaz, repoussant ces vestiges aux confins de son influence. Il est devenu plus calme, de sorte que depuis 3,8 milliards d’années, les planètes ont cessé de grossir et leur orbite s’est stabilisée.


planeteTellurique_wiki.jpgLa formation des planètes telluriques (Mercure, Vénus, la Terre et Mars) n’a duré que quelques milliers d’années. Sur Terre, le grand bombardement météorite aurait apporté l’eau nécessaire à l’éclosion de la vie.

 

            Les planètes géantes gazeuses sont toutes les 4 entourées de systèmes complexes de satellites et d’anneaux ; elles possèdent toutes un noyau rocheux.

·        Jupiter, la planète géante de référence est un véritable sujet d’étonnement, tout comme sa lune Europe …qui pourrait abriter la vie.

·        Saturne, le seigneur des anneaux est un véritable laboratoire d’études des interactions gravitationnelles. Et parmi ses quelques lunes, Titan et Encelade pourraient être des havres de vie…

·        Uranus,

·        Neptune.

             

            Mars abrite le plus grand volcan du système solaire (Olympus Mons de 27 km d’altitude) ainsi que le plus grand canyon (Vallée Marineris). De taille trop petite (la moitié de la terre), Mars a laissé échapper le CO2 de son atmosphère et son volcanisme s’est arrêté. Comme la Terre, Mars a une période de rotation de 24heures (37mn et 22sec) et des calottes polaires.

 

         Des étoiles et des hommes

 

             La recherche des origines de l’Univers, est née d’un questionnement existentiel, voire mystique. Mais dès lors qu’elle est entrée dans la sphère de la science, elle a adopté les principes de rationalité et de reproductivité.

          cosmologie_PT.jpg  Il faut attendre Copernic (1473-1543) pour voir émerger l’hypothèse de la rotation de la Terre et des planètes autour du Soleil. Après Giordano Bruno, l’histoire retient Galilée (1564-1642), promoteur de la lunette astronomique, découvreur du relief de la Lune, des principaux satellites de Jupiter, des phases de Vénus et de la présence d’étoiles dans la Voie Lactée.

            Enfin Kepler (1571-1630) établit les lois mathématiques qui régissent les mouvements des planètes sur leurs orbites. En 1668, Newton invente le principe du télescope.

             

            Aujourd’hui, la pollution lumineuse que nous engendrons nous oblige à sortir de l’atmosphère avec des instruments spatiaux, pour « voir » les astres sans «voile».hubble terre

En 1990, le satellite Hubble révèle l’astronomie spatiale au grand public et va révolutionner notre perception de l’Univers.

 

         Comment s’est donc formé l’Univers ?

 

          planck_fond.jpg  Les grandes structures se seraient formées à partir de perturbations dans la distribution de la matière au sein du ce tout jeune Univers. Ces perturbations sont aujourd’hui perceptibles grâce au rayonnement cosmique, qui est ce qui reste du grand flash de lumière produit 380 000 ans après le Big Bang.

            Ensuite, un seul phénomène physique donne naissance à quasiment tous les astres de l’Univers: c’est l’accrétion, qui est un mécanisme d’agglomération de la matière parattraction gravitationnelle.

             Autour de zones noires, des grumeaux apparaissent ainsi que des galaxies et des étoiles. Les structures d’amas et de superamas de galaxies s’illuminent et s’agglutinent autour de filaments.

            Toutefois, si ce modèle standard de la cosmologie dit du « Big Bang » a atteint un degré de précision sans précédent, de nombreuses questions fondamentales restent ouvertes. Nos capteurs ne connaissent que 4% de la matière : 23% appartiendrait à la « matière noire » et 73% à « l’énergie noire ».

           univers_rayonnement.jpg Nous connaissons les objets célestes principalement par l’analyse de leurs rayonnements, qui permet d’évaluer la température, la composition chimique et la vitesse de l’astre étudié.

 

 

        

 

Sommes-nous seuls dans l'Univers?sytemeSolaire_ADN.jpg

            Aujourd’hui, les exobiologistes tentent de répondre rationnellement. 

 

            Mars (qui autrefois aurait abrité de l’eau), Europe (lune de Jupiter qui possèderait un océan souterrain de glace), Encelade (lune de Saturne, avec d’extraordinaires geysers), sont des planètes de choix pour rechercher la vie.

            Les scientifiques cherchent à en savoir plus sur la frontière qui sépare le monde minéral du monde biologique.

 

   Le système solaire est-il unique dans l'Univers?

 

 

            Dès le 17ème Siècle, Huygens suggérait qu’il y a peut-être des planètes hors du système solaireEn 1995, la découverte par Michel Mayor et Didier Queloz de Peg 51b, une Jupiter dite « Chaude » à moins de 5% de distance Terre-Soleil, ouvre la voie à la recherche d'exoplanètes.

           exoplanete_spectre.jpg Mais il n’est pas aisé de découvrir une planète à l’échelle de la Terre. Il faut faire appel à des techniques dites d’optique adaptive (Une retombée est le dépistage préventif de la DMLA, Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age !).  A ce jour, la découverte d’une foison d’objets (presque 500, dont 49 systèmes multiplanétaires) démontre la très grande diversité des paramètres des planètes (masse, distance, excentricité des orbites). On estime à 60 000 le nombre de planètes telluriques évoluant dans la zone habitable d’étoiles tranquilles et susceptibles de développer la vie dans notre galaxie, la Voie lactée.

 

      aurora.jpg   Jusqu’où irons-nous dans l’Espace?

 

            L'exploration du système solaire est comparable aux voyages des grands navigateurs de l'époque de Christophe Colomb ou Magellan. Il suffit de 8 minutes pour atteindre l’Espace avec une navette et seulement 20mn sont nécessaire pour en revenir. Mais les séjours dans l’espace perturbent la physiologie humaine. Notre organisme se trouve confronté à l’absence de pesanteur, au confinement des vaisseaux et aux rayonnements cosmiques. Il semble que l’Homme s’adapte assez vite à ces nouvelles contraintes.

             Aussi, eu égard aux risques (rayonnements) et aux difficultés techniques (propulsion, gestion de la vie) pour ces explorateurs du XXIème siècle, cette étape humaine de vol habité sera précédée par des missions robotiques, et pour Mars par le retour d’échantillon avant « l’amarsage » d’un être vivant.

            Par ailleurs, il devient évident que le problème du tarissement des matières premières sur Terre se posera un jour.  Or, on en trouve en quantité dans l’espace.

            L’effort à venir portera sur les véhicules de lancement réutilisables, les voiles solaires (tel Ikaros), les missions interplanétaires complexes. Après avoir surtout été une affaire de prestige, l’Homme dans l’espace est devenu un symbole de la coopération internationale.Pour les partisans des vols habités, il ne doit pas y avoir de limites aux activités humaines, l’ISS est une vitrine de la technologie. ISS_iss027e036709-shuttle---ATV2.jpg

Leurs adversaires soulignent les coûts exorbitants. La vie de l’ISS sera prolongée au moins jusqu’en 2020 voire 2028, mais les navettes spatiales seront abandonnées suite aux dernières décisions du président Obama. Seuls les vaisseaux Soyouz pourront emporter des astronautes vers l’ISS avant le développement de nouveaux moyens privés (COTS), coté américain.

          Le défi que l'Homme tente de relever au XXIème siècle tient en deux questions:

             Sommes-nous seuls dans l’Univers?

             Pourra-t-on un jour aller sur d’autres planètes ?

            L'Humanité porte dans ses gènes semble-t-il un désir irrépressible d'exploration, et le souci de se survivre à elle-même.

            L’Espace : l’avenir de l’Homme ?

            Plus qu’un défi technologique, c’est la naissance d’un nouvel esprit et d’une nouvelle culture.espace_avenirHomme_finalversion.jpg

 

                Extraits mis en forme par le Secrétaire de l’U.P.T.C.

                Remerciements aux sites ESA, NASA, JPL, CNES, Arianespace, Roscosmos, EADS-Astrium, TAS, Ciel des Hommes, Ciel et Espace, Grotte Chauvet, société AAF, SFE, CEA, CNRS, MAE, Maison Jules Vernes, IFHE, Wikipédia ,  etc… pour leur images mises en ligne sur Internet qui ont permis d’illustrer cette conférence.

 

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16 octobre 2010 6 16 /10 /octobre /2010 13:47

Samedi 16 octobre 2010 à 17h30

 

Par le professeur Jean DERCOURT 

- Membre de l'Institut,

- Secrétaire Perpétuel de l'Académie des sciences.

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